Chêne

Rue de Hernoy à 6440 Froidchapelle (50°08’27.2’’N 4°19’22.3’’E)

Proche de l’ancienne gare, ce chêne plusieurs fois centenaire au tronc creux fut le témoin de l’Histoire. Au cours de la guerre 1914-1918, ce chêne a connu des vicissitudes qu’il a surmontées.
Pendant cette guerre, une scierie avait été établie par l’armée occupante près de la gare de Rance, et les Allemands, pour l’alimenter, faisaient des coupes sombres dans tous les bois des environs.
Le bois d’Hernoy ne fut pas épargné, et le chêne de Notre-Dame des Lumières fut marqué pour l’abattage.
Malgré les menaces, aucun ouvrier forestier requis pour l’abattage dans le bois d’Hernoy ne voulut se livrer à cette action considérée par tous comme un acte blessant les convictions des populations autochtones.
Devant cette unanimité, les Allemands s’inclinèrent et laissèrent ce chêne, qui d’ailleurs ne présentait pas une grande valeur récupérable parce qu’une large crevasse en creusait intérieurement la base du tronc.
Le 10 novembre 1918, on était à la veille de l’armistice, et, pour couvrir leur retraite, les Allemands proposèrent de faire tomber le chêne au travers de la route, et leurs pionniers firent une encoche au pied de l’arbre, avec trois trous profonds pour y placer des cartouches de dynamite. On sait que leur retraite fut suspendue le lendemain par suite de l’armistice. Depuis, ce chêne ne s’en porte que mieux.
Sans doute le feu a-t-il cicatrisé le mal intérieur qui le minait, mal appelé vulgairement « moyelage », et l’arbre continua à être vénéré pour le culte qu’on vouait à la petite vierge de la niche qui y était toujours attachée. On l’invoquait jadis pour les maladies des yeux.
La potale actuelle (1955) fut dédiée à Notre-Dame de Lumière par Paulin DUBUCQ, cantonnier, en remerciement pour la guérison de son fils aveugle.
Elle remplaça la petite potale attachée jusque-là au tronc du chêne.